jeudi 13 novembre 2008

Jusqu'ou peut aller un "renseignement" ???


Le ministère de l'Education veille sur Internet et inquiète les enseignants
Les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur veulent « repérer les leaders d'opinion » sur Internet.

A cette fin, les deux institutions lancent un appel d'offres intitulé 'Veille de l'opinion'. La ou les entreprises retenues devront, pendant un an, scruter les canaux d'informations - « en particulier Internet », précise l'appel d'offres - afin de fournir aux ministres concernés des « informations signifiantes pertinentes qui préfigurent un débat, un 'risque d'opinion' potentiel, une crise ou tout temps fort à venir ».
Ce marché, attribué actuellement à la société I&E -spécialisée dans les 'stratégies d'opinion' - vise notamment à « décrypter les sources de débats et leur mode de propagation », « anticiper les risques de contagion et de crise » et « analyser le potentiel d'influence et la capacité à se constituer en réseau » des leaders d'opinion et des « lanceurs d'alertes ». Le tout portant sur une multitude de sources : sites de syndicats, de partis politiques, d'associations, forums de discussion, blogs, pages personnelles, réseaux sociaux, plateformes vidéos, etc.
Syndrome Big Brother ou simple revue de presse ?
Les enseignants n'ont pas manqué de réagir à cet appel d'offres, qui par voie de blog, qui par communiqué, souvent en stigmatisant la volonté de surveillance générale qu'ils reprochent au gouvernement. « C'est dans la lignée d'Edvige et du fichier base-élèves, s'insurge Nestor Maquenot, instituteur et membre de SUD éducation Paris. C'est le symbole d'une société Big Brother dans laquelle on entre petit à petit. Certes, le fait que l'Etat nous surveille n'est pas une nouveauté. Ici, le problème c'est la privatisation et la marchandisation de cette surveillance, avec les risques de perméabilité qui en découlent. »
Ces craintes n'émeuvent pas le ministère de l'Education, qui rappelle que la veille de l'opinion existe depuis 2006 et que « tous les grands ministères ont un service de veille ». Les services de Xavier Darcos se défendent de vouloir ficher les enseignants : « le travail réalisé par I&E n'est qu'une analyse qualitative, une sorte de revue de presse visant à savoir comment est perçue la politique du ministre. Il ne s'agit pas de récolter des données nominatives. » Si le ministère reconnaît que la dimension Internet peut inquiéter, il précise que « les blogs et forums sont des choses publiques : il n'y a rien de scandaleux à ce que le ministre y relève ce que pensent les gens qui dépendent de lui. "
Origine : d'après un article de Vincent Delfau Le Monde Informatique

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